La jaunisse qui touche les betteraves sucrières est en réalité un complexe de quatre virus. Deux d’entre eux sont et responsables des symptômes de la jaunisse modérée et appartiennent au genre des polérovirus : le Beet Mild Yellowing Virus (BMYV) et le Beet Chlorosis Virus (BChV). Le Beet Yellows Virus (BYV), responsable des symptômes de la jaunisse grave, est une espèce plus éloignée qui appartient au genre des clostérovirus. Le dernier virus, celui de la mosaïque (BtMV) appartient au genre des potyvirus. Ces virus sont exclusivement transmis par des pucerons vecteurs lorsqu’ils se nourrissent sur les feuilles de betterave. Le principal vecteur est le puceron vert du pêcher Myzus persicae et dans une moindre proportion le puceron noir de la fève Aphis Fabae.
Rappel : Il y a 4 virus de la jaunisse différents pour la betterave sucrière !
Une étude menée en 2021 par l’ITB et l’INRAE Colmar en situation d’inoculation artificielle a mis en évidence que les pertes de rendements sont différents selon le virus inoculé. Le BYV a occasionné une diminution du poids des betteraves de 52 % et une diminution de la richesse de 4 % (soit - 0,7 point de richesse). Les polérovirus BMYV et BChV ont entrainé une diminution du poids de racine de 27 %.
N’oubliez pas ! Au moins 200 espèces de plantes appartenant à une vingtaine de familles botaniques sont hôtes de virus de jaunisse. Parmi ces espèces, on peut citer la famille des Chenopodiaceae (chénopodes, betteraves porte-graine, betteraves sauvages, épinards). Des adventices couramment présentes dans les parcelles de betterave sont également hôtes de virus de jaunisse comme les amarantes et le mouron
Ne pas confondre !
Le jaunissement des feuilles peut provenir d’autres facteurs dont une déficience physiologique
(excès ou une carence en manganèse, magnésium, bore), un stress hydrique ou bien une
mauvaise structure du sol.
Selon la situation, à savoir présence d’un seul virus (mono-infection) ou de plusieurs virus (co-infection), la perte potentielle de rendement ne sera pas la même. En effet, chaque virus n’entraîne pas les mêmes pertes de rendement et d’autant plus s’il est associé à d’autres virus.
La présence de co-infection : BYV + polérovirus (BMYV ou BChV) peut engendrer jusqu’à 60 % de diminution de poids racine par rapport à une betterave saine.
Il y a deux types de variétés : les variétés résistantes à la jaunisse et les variétés tolérantes à la jaunisse.
Les variétés résistantes ont la faculté d’être immunisé contre la jaunisse et de conserver un feuillage vert. Malheureusement, ces variétés ont actuellement un potentiel de rendement beaucoup plus faible en absence de jaunisse. C’est pourquoi, Betaseed s’est concentré à développer des variétés tolérantes à la jaunisse qui allient haut potentiel de rendement et un niveau de tolérance à la jaunisse le plus élevé possible (feuillage plus ou moins vert mais productif).
Grâce à l’amélioration des stratégies de sélection, la corrélation inverse entre tolérance et performance a connu une amélioration. En présence de jaunisse, certaines variétés peuvent réduire l’impact de la jaunisse en minimisant les pertes de rendements. Notre objectif à court et moyen-terme est d’obtenir des variétés aussi performantes qu’aujourd’hui, même en présence de jaunisse.
En 2022, certaines variétés tolérantes à la jaunisse peuvent offrir un rendement supérieur de 20 % par rapport à une variété classique (sur certain virus de la jaunisse). Avec l’amélioration génétique, cet écart de rendement va continuer de progresser dans le temps (comme ce fut le cas avec les variétés double tolérantes rhizomanie et nématodes).Avec l’amélioration génétique, cet écart de rendement va continuer de progresser dans le temps (comme ce fut le cas avec les variétés double tolérantes rhizomanie et nématodes).
Aujourd’hui, il existe une solution pour se protéger contre les pucerons: utiliser les produits aphicides recommandés par votre sucrerie et/ou l’ITB (solution la plus efficace à ce jour)
Les solutions d’avenir et en développement sont :
Variétés tolérantes à la jaunisse
Le futur de la lutte contre la jaunisse sera représenté essentiellement par l’amélioration génétique avec des solutions complémentaires.
Les premières variétés tolérantes à la jaunisse seront commercialisées dans les prochaines années.
Le seuil de déclenchement est le suivant : 10 % de betteraves colonisées par au moins un puceron vert.
